samedi 28 novembre 2009

Valorisation par Capitalisation ou Valorisation Commerciale

En ces temps de crise, il est important, avant de faire un placement, de comprendre la stratégie financière d'une société. En effet, ce qui fait la valeur d'un placement, c'est ce qu'il pourra rapporter, soit en dividendes, soit par plus-value. Dans le cas de placements de croissances, c'est bien sûr la plus-value qui est recherchée. Celle-ci n'est pas aussi simple à assurer qu'il n'y parait.

Il existe deux types de sociétés de croissance, celles à valorisation commerciale (c'est le modèle le plus connu) et celles à valorisation par capitalisation (c'est le modèle qui engendre la plus forte plus-value). La première se base sur un ratio de valorisation appelé Price Earning Ratio ou PER, signifiant "coefficient de capitalisation des bénéfices". Il consiste à déterminer la valeur d'une société par rapport à son bénéfice. Comme tous les ratios, le PER est un indicateur, pas une preuve, c'est juste un outil d'évaluation. Il est souvent un indice des bulles spéculatives (mais pas seulement, et pas tout le temps). Il n'y a qu'à voir les PER actuels de la bourse à Wall Street (largement au delà de 100) qui indiquent un probable nouveau crash...

Le second modèle se base non pas sur les résultats commerciaux de la société, mais sur ses actifs. Dans ce cas, la société a comme objectif de valoriser ses actifs et au lieu de vendre ses produits, les déploie auprès de clients (souvent bien ciblés) afin de prouver leur valeur. Il en résulte un chiffre d'affaire résiduel par royalties (licences d'utilisation), mais celui-ci n'est pas la source de financement de la société, contrairement aux sociétés à valorisation commerciale. Ces sociétés doivent donc avoir des coûts opérationnels très faibles (sinon, elles auraient un problème rapide de liquidité), ce qui s'applique bien au modèle de développement avec des déploiement ciblés et non massifs. Le financement de ces sociétés vient donc de capitaux extérieurs, souvent lors d'augmentations de capital.

L'avantage d'un tel modèle, c'est que la société n'est pas dépendante du marché, donc particulièrement utile en temps de crise, qu'elle ne fait pas appel au financement bancaire qui ne s'applique pas à la capitalisation et enfin qu'elle peut assurer sa croissance au rythme de ses entrées en capitaux. Il faut par contre qu'elle adopte des méthodes de développement et de suivi comptable rigoureuses car la législation dans ce domaine est très stricte : ne capitalise pas ses coûts de développement qui le veut ! Il faut notamment prouver que la société fait du développement et non de la recherche, ce qui implique un déploiement assuré auprès de clients stratégiques.

La valorisation des actifs est naturellement supérieure sur la durée à la valorisation du résultat qui est beaucoup plus variable (avec des hauts et des bas) alors que les actifs s'accumulent. Elle convient donc bien à des placements de croissance long terme comme l'exigent les placements défiscalisés IR et ISF des lois Dutreil et TEPA.


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mardi 6 octobre 2009

Après une longue pause d'été, nous revoici pour d'autres articles sur le patrimoine, l'innovation et la croissance. Nous n'avons pas chômé entre temps (placements pour fiscalité ISF des non-résidents, préparation des nouvelles offres), mais il était temps de reprendre la plume (numérique).

Avec la remise en question de nombreux placements, ou en tout cas l'étude plus approfondie des offres qui paraissaient évidentes il y a quelques années, il en est un proche de notre activité qui nous révèlent de nombreux secrets cachés...

Les fameux FCPI et FIP ne sont pas ce que l'on croyait !

Pour rappel, les Fonds Communs de Placement à l'Innovation et Fonds d'Investissement de Proximité sont deux instruments créés pour favoriser l'investissement dans les PMEs et société d'innovations. On pourrait longtemps parler des critères et des répartitions de ces investissements, mais c'est un autre sujet et globalement, on peut considérer que le but clairement exprimé est atteint. Cependant, il y a un os.

Afin de rendre attractif ces structures, la loi prévoit que les placements en FCPI et FIP donnent droit à une réduction de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) égale à 25% du capital investi à condition de conserver le placement 5 ans. Pour simplifier (et se donner plus de marge), les FCPI bloquent typiquement votre argent 8 ans avec une option de rallonger à 10 ans. Ils ont par ailleurs plusieurs années pour placer les fonds dans des sociétés éligibles, ce qui va à l'encontre de l'esprit du placement, mais cela est en train de changer.

De plus, le placement, lors de sa vente est exonéré d'impôt sur la plus value (sauf CSG et CRDS de 12,1%). Cela dit, comme de toute façon l'impôt sur la plus-value est dégressif entre 5 et 8 ans de détention (pour atteindre 0% après 8 ans), il n'y a pas vraiment d'intérêt.

Comme vous confiez votre argent à des gestionnaires de fonds qui vont décider pour vous les cibles de placement, ceux-ci se rémunèrent, ce qui est à priori naturel. Typiquement, vous payez 5% de droits d'entrée et jusqu'à 4% de droits de gestion (chaque année). Sur 8 ans, ça fait quand même 37% de votre placement ! Mais ça ne s'arrête pas là. Le gestionnaire prélève directement sur le fond (donc invisible du souscripteur) 1% pour frais d'établissement (alors que ceux-ci sont par définition d'un montant fixe !), 5% pour les frais de cession, et chaque année : 0,8372% pour rémunération du dépositaire, 0,25% pour autres frais de gestion (et oui !) et 0,5% de frais liés aux investissements. Cela fait un total de 49,6976%, que l'on arrondira à 50% !

Donc si vous placez 20 000 euros, vous réduisez votre IRPP de 5 000 euros, mais vous payez 10 000 euros en plus (dans le cas d'un placement qui ne progresse pas, sinon, c'est plus). Je vous laisse faire le calcul...

Mais il y a la cerise sur le gâteau : si votre placement génère de la plus-value, ce que l'on ne peut que vous espérer, bien que n'étant pas imposé, les gestionnaires feront une ponction de 15% à 20% de cette plus-value pour leur bénéfice propre (réservé aux gestionnaires et aux employés).

Quel impact sur la performance ?

Le plus intéressant est lorsque l'on cherche à connaître les conditions pour lesquelles votre placement rapportera, c'est à dire que vous recevrez plus que ce que vous avez placé. Les calculs montrent que les placements internes au FCPI doivent dépasser 7,5% de croissance par an, ce qui est loin d'être négligeable, puisque seuls 6% des FCPI et FIP du marché ont atteint cette performance depuis 1998.

L'étude ci-dessous (cliquez pour la télécharger) vous révèle la véritable nature des frais de placements défiscalisés.



Que faire alors ?

Si vous voulez défiscaliser efficacement, il vous faut un placement qui ne génère pas de frais. Il suffit que le fond travaille pour le compte de la société, pas pour le votre. Si c'est un fond d'investissement et qu'il investit à vos cotés, vous aurez un intérêt convergeant. C'est dans ce but que nous avons mis en place les offres de SigEx Ventures Euro Fund. La description de cette offre sera donc le sujet d'un autre article.


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mardi 16 juin 2009

ISF : Et les non-résidents ?

Juste un petit mot en passant sur le sujet du moment...

On lit souvent sur les forums d'expatriés des questions fiscales lorsque l'on est pas résident fiscal français. Voici quelques indications importantes sur le sujet :

  • Les non-résidents, qu'ils soient français ou étrangers sont imposable pour l'ISF sur le montant de leurs biens immobiliers, les placements financiers étant généralement exonérés, sauf s'ils se rapportent à des activités de détention de bien immobiliers

  • Il existe des conventions fiscales entre la France et une quarantaine de pays qui peuvent modifier les règles ci-dessus (quoiqu'assez rare)

  • Les résidents de la principauté de Monaco et du reste de l'Europe ont jusqu'au 15 Juillet pour déposer leur déclaration

  • Les résidents du reste du monde ont jusqu'au 31 Août pour déposer leur déclaration

  • Un non-résident peut défiscaliser au même titre qu'un résident. Notamment, la loi TEPA n'est pas restreinte à des résidents fiscaux français

Sur ce dernier point, nous avons conservé l'avantage du placement en direct avec couverture de capital que je décris dans le post précédent. Le succès fut au rendez-vous pour les conseillers en gestion patrimoniale et experts comptables qui ont ainsi pu éliminer l'ISF de leur client avec le minimum de fonds et une sécurité sur le capital initial.

Notre prochaine échéance sera donc le 15 juillet 2009 pour servir les besoins de nos amis expatriés !

Nous avons à nouveau mis en place un site web pour le placement qui explique comment ça marche, propose un simulateur de placement et permet une souscription simplifiée en ligne.

http://expat-isf.sigex.com

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mercredi 29 avril 2009

C'est la saison !

C'est la saison de l'ISF ! En effet, les déclarations fiscales arrivent et les contribuables doivent maintenant faire face au dilemme du 15 Juin prochain. Parmi les nombreux fonds proposés pour réduire la facture fiscale, nous avons choisi d'offrir un placement en direct avec couverture de capital.

En effet, les fonds nous ont montré qu'il ne suffit pas de diversifier pour avoir un bon placement. Tant de titres autrefois incontestés sont aujourd'hui aussi risqué que tout autre placement. Il est donc improbable de prédire les performances. Comme je le décrit régulièrement dans ce blog, il faut juger un placement sur sa stratégie de croissance et sa théorie d'affaire. Il y a beaucoup d'excellent gestionnaires de fonds, mais comment les distinguer des autres...

Pour notre part, nous avons choisi de proposer un placement en direct. Ces placements présentent de nombreux avantages:

  • Pas de frais d'entrée, ni de frais de gestion. L'objectif du placement est de contribuer au développement de la société. Ces frais sont souvent très élevés (6% en entrée 2% par an ensuite) et élimine une grosse partie de l'intérêt fiscal. Il n'y a pas de gérant de fond. Notre fond d'investissement (SIgEx Ventures Euro Fund) recherche la croissance de ses placements.

  • Une défiscalisation à 75% plein. La différence avec des fonds FIP / FCPI est du simple au double : pour défiscaliser 5000 euros, il faut placer 7500 en direct ou jusqu'à 16000 sur un fond.

  • Vous savez dans quoi vous placez ! On ne le dira jamais assez, si vous ne savez pas ce qui est derrière le fond qui est derrière le fond, vous ne savez pas grand chose.

  • Enfin, pour limiter le risque, SigEx Ventures Euro Fund propose, de façon totalement indépendante, un placement de couverture pour assurer une liquidité de 25% du capital. C'est une promesse de vous acheter 25% de vos actions au prix d'achat quelque soit les performances de la société. Ainsi, la totalité du capital est préservée.

Nous avons mis en place un site web pour le placement qui explique comment ça marche, et propose surtout un simulateur de placement : vous entrez votre ISF et il vous montre ce que vous déboursez et ce que vous récupérez.

http://isf.sigex.com

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mardi 14 avril 2009

Placements de croissance et couverture de risque

Il est fréquent de considérer les placements de croissance (ou plus généralement les placements en sociétés non-cotées) comme un risque qu'il vaut mieux éviter. J'ai déjà traité de couverture de risque sur des produits fiscaux spécifiques. Aujourd'hui, je vais considérer le risque dans le cadre d'une gestion patrimoniale complète.

Typiquement, une gestion patrimoniale équilibrée doit comporter trois grande catégories de placements : les placements à court terme, très liquides et sans risque, les placements à moyen terme destinés à générer du revenu et les placements de croissance (moyen à long terme) destinés à créer de la richesse.

Les premiers placements concernent les besoins immédiats. Ils ne peuvent pas être bloqués, et ne peuvent pas être mis à risque. Ils incluent les besoins opérationnels de tous les jours et les réserves en cas de "coup dur".

Les seconds placements sont destinés à fournir un revenu complémentaire (pour compléter une retraite par exemple). Ils sont soit structurés à l'avance (lorsque l'on est encore jeune) avec des montages plus ou moins complexes (la location en meublé professionnel, ou LMP, est un bon exemple), soit immédiatement (location immobilière simple par exemple). Ces placements sont souvent considérés, à tort, sans risque. Comme pour tout placement, le risque vient exclusivement d'un manque de connaissance profond du produit, pas de la nature de ce produit.

Les troisièmes placements sont destinés à créer un patrimoine durable (au delà d'une génération en général). Ils sont constitués de placements sur la durée. Le risque inhérent de ces placements réside dans les changements de l'environnement économique qui les supportent. Il faut donc bien maîtriser les stratégies de croissance ou se reposer sur des spécialistes reconnus de ce type de placement.

Il existe cependant un moyen simple de couvrir le risque lié aux placements de croissance. Il consiste à bien évaluer la part de ces placements et à déterminer (en prenant en compte les avantages fiscaux) la performance nécessaire du reste du patrimoine pour couvrir totalement le risque de perte des placements de croissance.

Ainsi, on montre qu'avec 10% de son patrimoine en placement de croissance, on peut couvrir totalement le risque associé avec une performance du reste du patrimoine de seulement 2.5% par an. Si cela représente une performance correcte, il n'est pas hors de porté d'un bon conseiller en gestion patrimoniale, même dans le contexte actuel.

Ne négligez donc pas la "troisième part" de votre patrimoine, car c'est celle-là et celle-là seulement qui en assurera la croissance.

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lundi 30 mars 2009

C'est le temps des Défiscalisations...

Le 15 Juin approche, beaucoup commencent à évaluer leurs base d'imposition sur la fortune. Les conseillers en gestion patrimoniale préparent leurs outils pour réduire voire éliminer le fameux ISF. Après les montages immobiliers, les placements dans l'art, la tendance est cette année à la loi TEPA. Trois types de produits existent dans ce domaine. Vous pouvez voir un comparatif ici:

  • Les FIP, FCPI, FCPR. Ces fonds sont les plus connus et les plus disponibles. Ils permettent une défiscalisation de 50% des placements dans les PME éligibles. En pratique, vous pourrez défiscaliser environ 35% à 40% de votre placement. N'oubliez pas les frais d'entrée (entre 5% et 10% à la souscription) et de gestion (2% à 5%) chaque année qui réduisent fortement l'avantage fiscal sans garantie de retour. Votre argent est bloqué pour typiquement 8 ans.

  • Les holdings ISF. On en parle beaucoup depuis la loi TEPA. ces holdings ont été créées dans le but de profiter de la nouvelle défiscalisation. Leur taux de défiscalisation est meilleur (75% théorique), mais il faut également compter les frais de gestion (jusqu'à 20%) ce qui peut réduire la défiscalisation à 60%. Depuis cette année, ces fonds ne peuvent vous garantir un retour de votre capital initial. L'an prochain, d'autres restrictions seront imposées (notamment le nombre de souscripteur par holding limité à 50). L'objectif est souvent de vous verser des dividendes (venant de la société) et de vous racheter les parts au bout de 5 ans. Il faut cependant que la société cible veuille (ou puisse) le faire.

  • Il n'y a pas de doute, la loi TEPA est destinée à des placements en direct. Défiscalisé à taux plein (75%) veut dire que vous bloquez le minimum de capital. Votre argent est dédié à la croissance de la société dont vous connaissez l'activité. Il reste les 25% non défiscalisés que vous mettez à risque.

Pour ce dernier point, il faut étudier ce que fait la société, sa stratégie de croissance, et surtout connaître l'équipe. A SigEx Ventures Euro Fund, nous proposons des placements de croissance qui ont déjà fait leur preuve. Pour les 25%, nous proposons un placement complémentaire (optionnel et indépendant) qui vous permettra de récupérer l'équivalent au bout de 5 ans. Ainsi votre placement est protégé (par l'état d'une part et SigEx Ventures Euro Fund de l'autre). Vous pouvez obtenir plus d'information en me contactant directement la société ne faisant pas d'appel public à l'épargne nous limitons le nombre de souscriptions.

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mardi 17 mars 2009

Quel modèle économique pour les sociétés d'innovation ?

Pendant la période de ce qui fut appelé la "bulle Internet" (terme assez peu rigoureux mais qui est entré dans le langage courant), on ne parlait que de "views" et de "clicks": à chaque fois qu'un utilisateur visionnait un site ou qu'il clickait sur une publicité, on y associait une valeur. C'est comme cela que certaines sociétés étaient valorisées des milliards de dollars. Ce phénomène a d'ailleurs une origine intéressante. Au milieu des années 90, des agences de publicité ont imaginé le nouveau "World Wide Web" comme un média, au même titre que la télévision ou les journaux. Ils se sont donc naturellement dit que le nombre de lectures de pages correspondaient à la circulation de ce média (comme la circulation d'un journal). A aucun moment, cependant, ce modèle ne fut validé. Les capitaux-risqueurs se sont rués sur l'opportunité avec un modèle sans fondement.

En fait le problème fondamental est que jamais un modèle économique ne fut validé pour ces sites et donc, alors que certains n'hésitaient pas à dépenser un milliard de dollars de budget publicité en quelques semaines (véridique), la société ne rapportait pas un centime. D'où l'explosion de la bulle... Certains disent à tort que les nouvelles sociétés Internet (Skype, Google, Facebook, Twitter et même Apple) suivent le même chemin. Ce qu'ils oublient c'est que dans le cas de Google, les entrées d'argent ne manquent pas. Pour Apple, c'est également flagrant. Les modèles économiques sont là et les sociétés savent les appliquer.

Pour une société d'innovation, le modèle économique est aussi indispensable que pour toute autre société. La différence est qu'une telle société ne crée pas sa valeur sur son chiffre d'affaire. C'est une confusion classique : Une jeune start-up crée une innovation, elle fait appel au capital-risque, mais les nouveaux entrants veulent voir du chiffre (pour se rassurer). Au final, la société devient purement commerciale et il ne reste rien de la valorisation de l'innovation. Les retours sur investissements de ces sociétés ne sont pas en ligne avec le potentiel initial de l'innovation.

Le modèle économique le plus répandu pour les sociétés d'innovations, c'est le contrat de licence avec royalties. En bref, une société développe une innovation. Elle le fait avec une approche "win by design" (lorsque l'innovation est développée au sein même du cycle de vente d'un client) ce qui permet de se concentrer sur le développement. Lorsque l'innovation est prête et a prouvé qu'elle marchait, le client veut la garder et décide de signer le contrat de vente. C'est souvent un prestataire de service qui gère la relation commerciale et reverse à la société d'innovation une part (les royalties) des ventes.

Quel est donc l'impact d'une telle approche sur les résultats de la société ? Sur le compte de résultat, les ventes (royalties) sont compensées par des frais opérationnels faibles (car la société n'a pas de force commerciale). Elle a donc la capacité d'être opérationnellement rentable. Cependant cette rentabilité n'est pas absolument nécessaire, car la grande majorité des dépenses de la société sont sur le développement de l'innovation et sont donc activées (elles apparaissent au bilan, pas au compte de résultat). Cela est possible car l'innovation n'est pas vendue, elle est seulement "louée" contre le payement de royalties.

Pour une société d'innovation, le bilan est donc beaucoup plus important que le compte de résultat. Il y apparaît notamment le fameux ratio "valeur de marché" / "capital incorporel"...

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lundi 9 mars 2009

SigEx Ventures (5) : Une société de croissance doit-elle être technologique ?

Il est fréquent d'associer société de croissance et société technologique. En fait, il y a du vrai et du faux dans cette association. Une société de croissance est définie par un concept fondamental : l'objectif de faire croître (significativement) la valeur d'action de la société. En effet, nous avons vu précédemment que la croissance ne passait pas par les résultats financiers ou même comptables car ceux-ci ne peuvent pas créer suffisamment de valeur aux actionnaires (absence de goodwill).

En fait, ça n'est pas l'activité (technologique ou non) de la société qui détermine sa croissance, mais bien sa théorie d'affaire et par conséquent la stratégie de croissance qui en découle. Il faut toutefois pouvoir créer une valeur excédentaire de goodwill qui provient de la propriété intellectuelle et des actifs incorporels. Ces actifs sont en général le fruit d'un développement technologique de pointe qui garantit un fort goodwill.

En théorie, donc, une société de croissance peut ne pas être technologique, mais en pratique, ce sont les technologies, ou plutôt leur application à une théorie d'affaire solide, qui forment la base des fortes croissances sur la durée.


Cet article fait partie d'une série de réflexions sur les investissements privés et la création de richesse. Ces articles répondront aux questions suivantes:

Introduction
Comment une société de croissance génère-t'elle autant de valeur ?
Qu'est ce que la théorie d'affaire et pourquoi est-ce si important ?
Comment déterminer la valeur d'une société de croissance ?
Une société de croissance doit-elle être technologique ?
• Qu'est ce qui détermine le succès d'une société de croissance ?
• Comment reconnaître une société de croissance ?
• Quelle stratégie d'investissement choisir ?
• A quel stade investir ?

mardi 3 mars 2009

Placements et couverture de risque

C'est un sujet récurrent. Oui il faut investir, il faut "prendre des risque" (dixit René Ricol, médiateur du crédit, ce matin), car l'investissement crée l'activité et la croissance du patrimoine en dépend (en plus de la croissance tout court). Cela ne veut pas dire cependant que ce risque ne peut être couvert. Comme on couvre un risque physique avec une assurance, il existe des mécanismes pour faire de même avec ses placements.

Le premier de ces mécanismes, c'est le gouvernement lui même qui nous le donne. Depuis la création du PEA, la loi Dutreil, la loi TEPA, les aides fiscales sont des outils de couverture (ou d'incitation dans le cas du PEA) de risque. Prenons la loi TEPA par exemple, si vous êtes redevable de €15000 d'ISF et que vous investissez €20000 dans une société éligible (en direct), vous n'avez plus à payer votre ISF. L'état vous permet donc de convertir votre impôt en actions. Dès la souscription, vous avez récupéré 75% de votre placement, c'est la meilleure des couverture possible. Vous ne risquez plus donc que 25%, c'est à dire €5000. Avec la loi Dutreil, c'est la même chose au niveau de l'IR, mais sur 25% de votre placement et sur quatre ans si vous dépassez un certain seuil.

Vous me direz qu'il manque encore le complément. S'il n'est pas nécessaire ni parfois possible de couvrir la totalité du risque, il existe des produits financiers qui peuvent le permettre dans certains cas. En complément d'un placement en direct en loi TEPA par exemple, vous pouvez souscrire à un placement avec retour garanti sur les 25% au bout d'un certain temps. Ce placement aura un coût, inférieur aux 25% bien sûr, mais il vous permet d'être serein sur l'avenir et de vous concentrer sur la génération de plus-value qui est l'objectif premier de votre investissement.

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dimanche 1 mars 2009

Attention aux frais cachés de la loi TEPA

Il est un sujet dont on parle abondamment, c'est celui de la fameuse loi TEPA. Pour résumer (il existe un bon nombre de sites sur le sujet), vous pouvez réduire votre impôt ISF de 75% des montants investis dans une PME, une holding ISF ou de 50% dans le cas des FIP, FCPI ou FCPR ISF. La mesure est destinée à injecter des capitaux dans l'économie des PME françaises, notamment dans des sociétés innovantes.

Cet avantage vous permet de limiter le risque de votre placement à seulement 25% (ou 50% pour les FIP) de votre placement. C'est significatif ! Ainsi si vous payez €15 000 d'ISF et que vous investissez €20 000, au lieu de se retrouver dans les caisses de l'état, vos €15 000 seront placés pour vous gagner de l'argent, et au pire ne vous auront rien coûté.

Attention cependant, pour chaque mesure fiscale, il existe des produits financiers qui sont créés uniquement dans ce but sans se soucier réellement de l'objectif de la mesure. Ainsi, les holdings ISF, qui doivent investir au moins 60% des fonds collectés dans des PME, présentent les inconvénients suivants:

  • Si les fonds ne sont pas investis à 100%, le montant de la réduction est plus faible

  • Ces holdings prélèvent 20% pour frais de gestion, ce qui donne une réduction maximale effective de 60%

  • Les 20% de frais de gestion sont perdus, vous partez donc avec un handicap

  • Vous n'avez aucune visibilité sur les placements effectués

  • Votre argent est bloqué pendant au moins 5 ans

La législation est d'ailleurs en cours de modification pour limiter la prolifération de holdings ISF. Les FIP, FCPR et FCPI ont des restrictions encore plus fortes avec une réduction théorique de 50% et réelle (après frais de gestion) de 40%.

Reste le placement en direct dans les sociétés. Le risque demeure car aucun placement de ce type ne peut être garanti. Cependant, considérez les points suivants:

  • L'état garantit 75% de votre placement par la réduction ISF

  • Il n'y a pas de frais de gestion

  • Vous connaissez l'activité et la stratégie de la société

  • Votre placement est libre de cession sur un marché de gré à gré

Vous devez donc vous intéresser de près à la stratégie de croissance de la société, car c'est elle qui vous donne le meilleur indicateur pour votre placement. S'il n'est pas nécessaire de comprendre le coeur de métier de la société, assurez-vous toujours de saisir et valider le mécanisme de valorisation de votre placement.

Votre conseiller financier pourra vous informer sur les considérations fiscales et patrimoniales, mais seule une présentation de la société pourra vous assurer de bien comprendre la stratégie de placement.

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lundi 23 février 2009

L'innovation se mesure par le capital incorporel

En ces périodes troublées, il est primordial de conserver une esprit d'analyse. Les marchés boursiers, bancaires et commerciaux sont liés par une dynamique négative qui entraîne dans son passage un bon nombre de sociétés parfaitement viables. Dans le cadre de placement sur la durée, l'innovation reste une valeur sûre car elle représente un capital dont la valeur n'est pas influencée par les événements externes. Il faut toutefois respecter un certain nombre de règles:

  • L'innovation doit être... innovante ! Il ne suffit pas d'investir dans l'innovation, encore faut-il que celle-ci contribue à la théorie d'affaire de la société: ce qu'elle fait que d'autre ne font pas ou ce qu'elle fait mieux que les autres.

  • L'innovation doit être capitalisée au bilan de la société. Les règles comptables sont strictes en la matière. Comment distinguer des dépenses d'un investissement à capitaliser ? Une société qui développe un logiciel pour le vendre ne peut pas capitaliser son développement car la propriété intellectuelle ne lui appartient plus. Il faut donc que le développement contribue à la valorisation de la société et que la propriété intellectuelle soit conservée.

  • L'innovation doit créer du "goodwill". Le goodwill (ou survaleur en français) est la valorisation de marché que crée l'innovation au delà de la valeur comptable du capital incorporel (qui ne peut inclure que les coûts de développement de l'innovation, ce qui est déterminable sur le plan comptable).

C'est ce dernier point qui fait que certaines sociétés atteignent de très fortes valorisations qui ne pourraient pas être autrement justifiées par leur chiffre d'affaires. Il existe donc bien un lien entre la valeur de marché d'une société d'innovation et la valeur de son capital incorporel. Regardons ce ratio pour certaines sociétés bien connues:

  • IBM : 37

  • Intel : 84

  • Microsoft : 84

  • Google : 104

  • Apple : 216

Les ratios bas montrent une forte innovation (ou une valeur de marché trop faible, ce qui est souvent le cas en ce moment). Une valeur élevée peut indiquer une forte valorisation, mais une innovation limitée. Un ratio de 100 est bien dans les normes pour les sociétés de l'information aujourd'hui.

Donc lorsque vous évaluez les sociétés d'innovation, pensez à bien mesurer le ratio "valeur de marché" / "capital incorporel"...

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mercredi 18 février 2009

Que devient la nouvelle industrie Télécom ?

Je décrivais dans des posts précédents la très bonne santé de la nouvelle industrie télécom, celle basée sur la théorie d'affaire décrite par la loi de Cantell : "la valeur du temps approche zéro". Cette industrie est représentée par des sociétés comme Google, Skype, Facebook, MySpace et bien d'autres connues ou moins connues.

Les principales caractéristiques de ces sociétés sont :

  • qu'elles ne se valorisent pas sur leurs résultats comptables (bien que le chiffre d'affaires permette de valider cette valorisation), mais sur la taille et le trafic de leur réseau

  • qu'elles apportent des services de contenus (films, musiques), de réseaux sociaux (interconnexion, partage de données) et de communications (email, chat, téléphone)

  • que l'essentiel de ces services sont gratuits.

La gratuité des services n'est pas contraire à un modèle économique viable (ça sera le sujet d'un prochain post) et permet un développement fort du trafic. Par contre, le modèle financier de ces sociétés basé sur des investissements en capital privé ("private equity") font que celles-ci n'ont pas fait appel aux crédits et n'empruntent pas non plus pour leurs besoins en fond de roulement.

L'effet de la crise actuelle est donc peu ressentie sur les sociétés de cette industrie (sauf sur le cours des sociétés cotées, par effet de prise de bénéfices) qui représentent en plus d'un potentiel de développement encore sous exploité, des placements de croissance sur la durée. Regardons donc de près l'évolution des sociétés de la nouvelle industrie télécom.

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samedi 14 février 2009

En temps de crise... placer sur la durée !

Le réflexe, lorsque le ciel s'assombrit, c'est de s'enfermer, de se terrer. Avec la crise, et ses perspectives sombres, le mot "sécuriser" est devenu la norme, comme si on n'avait pas assez vu de fonds dits sûrs s'écrouler à cause du petit grain de sable que personne n'avait prévu. Il n'y pas de sécurité dans une crise, il faut pouvoir faire les bons choix.

En patrimoine, l'un de ces choix, c'est le placement sur la durée. Le monde va se redresser, les finances vont se rééquilibrer, les marchés vont repartir, mais le piège est d'imaginer que ce monde sera le même que celui tant regretté des années fastes. Nous vivons un changement radical de notre économie, les rouages financiers ne seront plus les mêmes, de nouvelles règles vont apparaître. Il faut donc s'adapter (chaque jour) et se préparer (pour demain).

Les placements sur la durée sont des placements qui prennent en compte les nouvelles industries (énergie, télécom, etc.) et dont la valeur ne dépend pas des marchés boursiers, financiers et commerciaux d'aujourd'hui. Dans les télécoms (c'est mon domaine, donc c'est plus facile d'en parler), nous avons décrit il y a 8 ans la théorie d'affaire (la valeur du temps approche zéro) qui va régir cette industrie. Depuis 2005, en commençant par le rachat de Skype, cette théorie a continué à être validée. C'est sur cette base que se construira l'industrie télécom des décennies à venir et ce qui se passe aujourd'hui ne changera pas la structure fondamentale de celle-ci.

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jeudi 12 février 2009

Reprise des discussions...

Bonjour à tous !

Un an après mon dernier post et sur demande populaire, je reprends les activités de blog sur les sujets qui me sont chers, à savoir, placements de croissance, télécommunications et l'évolution passionnante de notre monde...

En un an, tout a changé et pourtant tant de choses sont restées les mêmes: les principes fondamentaux qui régissent les technologies, la finance, l'industrie sont toujours d'actualité. On voit même ressurgir notre bon Adam Smith qui plus de deux siècles en arrière nous livre ses vues pragmatiques sur la crise que nous vivons. La plus belle à mon goût: "The answer to a decline in the value of speculative assets is to pay less for them" ("La réponse à une chute des valeur d'actifs spéculatifs est de les payer moins cher").

J'ai pris le parti d'aborder ces sujets sur un plan positif, non pas pour répandre un quelconque optimisme sans substance, mais parce que dans la tempête, c'est le bateau qui avance avec intelligence et volonté et focalise ses efforts sur la sortie qui survit. Nous devons regarder les opportunités qui seront celles de l'après-crise, investir dans l'avenir, ne regarder la réalité du présent que pour mieux comprendre les décisions qui s'imposent pour notre succès.

Faîtes moi part de vos suggestions ou des sujets que vous souhaitez voir traiter.

Frédéric Artru