lundi 23 février 2009

L'innovation se mesure par le capital incorporel

En ces périodes troublées, il est primordial de conserver une esprit d'analyse. Les marchés boursiers, bancaires et commerciaux sont liés par une dynamique négative qui entraîne dans son passage un bon nombre de sociétés parfaitement viables. Dans le cadre de placement sur la durée, l'innovation reste une valeur sûre car elle représente un capital dont la valeur n'est pas influencée par les événements externes. Il faut toutefois respecter un certain nombre de règles:

  • L'innovation doit être... innovante ! Il ne suffit pas d'investir dans l'innovation, encore faut-il que celle-ci contribue à la théorie d'affaire de la société: ce qu'elle fait que d'autre ne font pas ou ce qu'elle fait mieux que les autres.

  • L'innovation doit être capitalisée au bilan de la société. Les règles comptables sont strictes en la matière. Comment distinguer des dépenses d'un investissement à capitaliser ? Une société qui développe un logiciel pour le vendre ne peut pas capitaliser son développement car la propriété intellectuelle ne lui appartient plus. Il faut donc que le développement contribue à la valorisation de la société et que la propriété intellectuelle soit conservée.

  • L'innovation doit créer du "goodwill". Le goodwill (ou survaleur en français) est la valorisation de marché que crée l'innovation au delà de la valeur comptable du capital incorporel (qui ne peut inclure que les coûts de développement de l'innovation, ce qui est déterminable sur le plan comptable).

C'est ce dernier point qui fait que certaines sociétés atteignent de très fortes valorisations qui ne pourraient pas être autrement justifiées par leur chiffre d'affaires. Il existe donc bien un lien entre la valeur de marché d'une société d'innovation et la valeur de son capital incorporel. Regardons ce ratio pour certaines sociétés bien connues:

  • IBM : 37

  • Intel : 84

  • Microsoft : 84

  • Google : 104

  • Apple : 216

Les ratios bas montrent une forte innovation (ou une valeur de marché trop faible, ce qui est souvent le cas en ce moment). Une valeur élevée peut indiquer une forte valorisation, mais une innovation limitée. Un ratio de 100 est bien dans les normes pour les sociétés de l'information aujourd'hui.

Donc lorsque vous évaluez les sociétés d'innovation, pensez à bien mesurer le ratio "valeur de marché" / "capital incorporel"...

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mercredi 18 février 2009

Que devient la nouvelle industrie Télécom ?

Je décrivais dans des posts précédents la très bonne santé de la nouvelle industrie télécom, celle basée sur la théorie d'affaire décrite par la loi de Cantell : "la valeur du temps approche zéro". Cette industrie est représentée par des sociétés comme Google, Skype, Facebook, MySpace et bien d'autres connues ou moins connues.

Les principales caractéristiques de ces sociétés sont :

  • qu'elles ne se valorisent pas sur leurs résultats comptables (bien que le chiffre d'affaires permette de valider cette valorisation), mais sur la taille et le trafic de leur réseau

  • qu'elles apportent des services de contenus (films, musiques), de réseaux sociaux (interconnexion, partage de données) et de communications (email, chat, téléphone)

  • que l'essentiel de ces services sont gratuits.

La gratuité des services n'est pas contraire à un modèle économique viable (ça sera le sujet d'un prochain post) et permet un développement fort du trafic. Par contre, le modèle financier de ces sociétés basé sur des investissements en capital privé ("private equity") font que celles-ci n'ont pas fait appel aux crédits et n'empruntent pas non plus pour leurs besoins en fond de roulement.

L'effet de la crise actuelle est donc peu ressentie sur les sociétés de cette industrie (sauf sur le cours des sociétés cotées, par effet de prise de bénéfices) qui représentent en plus d'un potentiel de développement encore sous exploité, des placements de croissance sur la durée. Regardons donc de près l'évolution des sociétés de la nouvelle industrie télécom.

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samedi 14 février 2009

En temps de crise... placer sur la durée !

Le réflexe, lorsque le ciel s'assombrit, c'est de s'enfermer, de se terrer. Avec la crise, et ses perspectives sombres, le mot "sécuriser" est devenu la norme, comme si on n'avait pas assez vu de fonds dits sûrs s'écrouler à cause du petit grain de sable que personne n'avait prévu. Il n'y pas de sécurité dans une crise, il faut pouvoir faire les bons choix.

En patrimoine, l'un de ces choix, c'est le placement sur la durée. Le monde va se redresser, les finances vont se rééquilibrer, les marchés vont repartir, mais le piège est d'imaginer que ce monde sera le même que celui tant regretté des années fastes. Nous vivons un changement radical de notre économie, les rouages financiers ne seront plus les mêmes, de nouvelles règles vont apparaître. Il faut donc s'adapter (chaque jour) et se préparer (pour demain).

Les placements sur la durée sont des placements qui prennent en compte les nouvelles industries (énergie, télécom, etc.) et dont la valeur ne dépend pas des marchés boursiers, financiers et commerciaux d'aujourd'hui. Dans les télécoms (c'est mon domaine, donc c'est plus facile d'en parler), nous avons décrit il y a 8 ans la théorie d'affaire (la valeur du temps approche zéro) qui va régir cette industrie. Depuis 2005, en commençant par le rachat de Skype, cette théorie a continué à être validée. C'est sur cette base que se construira l'industrie télécom des décennies à venir et ce qui se passe aujourd'hui ne changera pas la structure fondamentale de celle-ci.

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jeudi 12 février 2009

Reprise des discussions...

Bonjour à tous !

Un an après mon dernier post et sur demande populaire, je reprends les activités de blog sur les sujets qui me sont chers, à savoir, placements de croissance, télécommunications et l'évolution passionnante de notre monde...

En un an, tout a changé et pourtant tant de choses sont restées les mêmes: les principes fondamentaux qui régissent les technologies, la finance, l'industrie sont toujours d'actualité. On voit même ressurgir notre bon Adam Smith qui plus de deux siècles en arrière nous livre ses vues pragmatiques sur la crise que nous vivons. La plus belle à mon goût: "The answer to a decline in the value of speculative assets is to pay less for them" ("La réponse à une chute des valeur d'actifs spéculatifs est de les payer moins cher").

J'ai pris le parti d'aborder ces sujets sur un plan positif, non pas pour répandre un quelconque optimisme sans substance, mais parce que dans la tempête, c'est le bateau qui avance avec intelligence et volonté et focalise ses efforts sur la sortie qui survit. Nous devons regarder les opportunités qui seront celles de l'après-crise, investir dans l'avenir, ne regarder la réalité du présent que pour mieux comprendre les décisions qui s'imposent pour notre succès.

Faîtes moi part de vos suggestions ou des sujets que vous souhaitez voir traiter.

Frédéric Artru