lundi 30 mars 2009

C'est le temps des Défiscalisations...

Le 15 Juin approche, beaucoup commencent à évaluer leurs base d'imposition sur la fortune. Les conseillers en gestion patrimoniale préparent leurs outils pour réduire voire éliminer le fameux ISF. Après les montages immobiliers, les placements dans l'art, la tendance est cette année à la loi TEPA. Trois types de produits existent dans ce domaine. Vous pouvez voir un comparatif ici:

  • Les FIP, FCPI, FCPR. Ces fonds sont les plus connus et les plus disponibles. Ils permettent une défiscalisation de 50% des placements dans les PME éligibles. En pratique, vous pourrez défiscaliser environ 35% à 40% de votre placement. N'oubliez pas les frais d'entrée (entre 5% et 10% à la souscription) et de gestion (2% à 5%) chaque année qui réduisent fortement l'avantage fiscal sans garantie de retour. Votre argent est bloqué pour typiquement 8 ans.

  • Les holdings ISF. On en parle beaucoup depuis la loi TEPA. ces holdings ont été créées dans le but de profiter de la nouvelle défiscalisation. Leur taux de défiscalisation est meilleur (75% théorique), mais il faut également compter les frais de gestion (jusqu'à 20%) ce qui peut réduire la défiscalisation à 60%. Depuis cette année, ces fonds ne peuvent vous garantir un retour de votre capital initial. L'an prochain, d'autres restrictions seront imposées (notamment le nombre de souscripteur par holding limité à 50). L'objectif est souvent de vous verser des dividendes (venant de la société) et de vous racheter les parts au bout de 5 ans. Il faut cependant que la société cible veuille (ou puisse) le faire.

  • Il n'y a pas de doute, la loi TEPA est destinée à des placements en direct. Défiscalisé à taux plein (75%) veut dire que vous bloquez le minimum de capital. Votre argent est dédié à la croissance de la société dont vous connaissez l'activité. Il reste les 25% non défiscalisés que vous mettez à risque.

Pour ce dernier point, il faut étudier ce que fait la société, sa stratégie de croissance, et surtout connaître l'équipe. A SigEx Ventures Euro Fund, nous proposons des placements de croissance qui ont déjà fait leur preuve. Pour les 25%, nous proposons un placement complémentaire (optionnel et indépendant) qui vous permettra de récupérer l'équivalent au bout de 5 ans. Ainsi votre placement est protégé (par l'état d'une part et SigEx Ventures Euro Fund de l'autre). Vous pouvez obtenir plus d'information en me contactant directement la société ne faisant pas d'appel public à l'épargne nous limitons le nombre de souscriptions.

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mardi 17 mars 2009

Quel modèle économique pour les sociétés d'innovation ?

Pendant la période de ce qui fut appelé la "bulle Internet" (terme assez peu rigoureux mais qui est entré dans le langage courant), on ne parlait que de "views" et de "clicks": à chaque fois qu'un utilisateur visionnait un site ou qu'il clickait sur une publicité, on y associait une valeur. C'est comme cela que certaines sociétés étaient valorisées des milliards de dollars. Ce phénomène a d'ailleurs une origine intéressante. Au milieu des années 90, des agences de publicité ont imaginé le nouveau "World Wide Web" comme un média, au même titre que la télévision ou les journaux. Ils se sont donc naturellement dit que le nombre de lectures de pages correspondaient à la circulation de ce média (comme la circulation d'un journal). A aucun moment, cependant, ce modèle ne fut validé. Les capitaux-risqueurs se sont rués sur l'opportunité avec un modèle sans fondement.

En fait le problème fondamental est que jamais un modèle économique ne fut validé pour ces sites et donc, alors que certains n'hésitaient pas à dépenser un milliard de dollars de budget publicité en quelques semaines (véridique), la société ne rapportait pas un centime. D'où l'explosion de la bulle... Certains disent à tort que les nouvelles sociétés Internet (Skype, Google, Facebook, Twitter et même Apple) suivent le même chemin. Ce qu'ils oublient c'est que dans le cas de Google, les entrées d'argent ne manquent pas. Pour Apple, c'est également flagrant. Les modèles économiques sont là et les sociétés savent les appliquer.

Pour une société d'innovation, le modèle économique est aussi indispensable que pour toute autre société. La différence est qu'une telle société ne crée pas sa valeur sur son chiffre d'affaire. C'est une confusion classique : Une jeune start-up crée une innovation, elle fait appel au capital-risque, mais les nouveaux entrants veulent voir du chiffre (pour se rassurer). Au final, la société devient purement commerciale et il ne reste rien de la valorisation de l'innovation. Les retours sur investissements de ces sociétés ne sont pas en ligne avec le potentiel initial de l'innovation.

Le modèle économique le plus répandu pour les sociétés d'innovations, c'est le contrat de licence avec royalties. En bref, une société développe une innovation. Elle le fait avec une approche "win by design" (lorsque l'innovation est développée au sein même du cycle de vente d'un client) ce qui permet de se concentrer sur le développement. Lorsque l'innovation est prête et a prouvé qu'elle marchait, le client veut la garder et décide de signer le contrat de vente. C'est souvent un prestataire de service qui gère la relation commerciale et reverse à la société d'innovation une part (les royalties) des ventes.

Quel est donc l'impact d'une telle approche sur les résultats de la société ? Sur le compte de résultat, les ventes (royalties) sont compensées par des frais opérationnels faibles (car la société n'a pas de force commerciale). Elle a donc la capacité d'être opérationnellement rentable. Cependant cette rentabilité n'est pas absolument nécessaire, car la grande majorité des dépenses de la société sont sur le développement de l'innovation et sont donc activées (elles apparaissent au bilan, pas au compte de résultat). Cela est possible car l'innovation n'est pas vendue, elle est seulement "louée" contre le payement de royalties.

Pour une société d'innovation, le bilan est donc beaucoup plus important que le compte de résultat. Il y apparaît notamment le fameux ratio "valeur de marché" / "capital incorporel"...

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lundi 9 mars 2009

SigEx Ventures (5) : Une société de croissance doit-elle être technologique ?

Il est fréquent d'associer société de croissance et société technologique. En fait, il y a du vrai et du faux dans cette association. Une société de croissance est définie par un concept fondamental : l'objectif de faire croître (significativement) la valeur d'action de la société. En effet, nous avons vu précédemment que la croissance ne passait pas par les résultats financiers ou même comptables car ceux-ci ne peuvent pas créer suffisamment de valeur aux actionnaires (absence de goodwill).

En fait, ça n'est pas l'activité (technologique ou non) de la société qui détermine sa croissance, mais bien sa théorie d'affaire et par conséquent la stratégie de croissance qui en découle. Il faut toutefois pouvoir créer une valeur excédentaire de goodwill qui provient de la propriété intellectuelle et des actifs incorporels. Ces actifs sont en général le fruit d'un développement technologique de pointe qui garantit un fort goodwill.

En théorie, donc, une société de croissance peut ne pas être technologique, mais en pratique, ce sont les technologies, ou plutôt leur application à une théorie d'affaire solide, qui forment la base des fortes croissances sur la durée.


Cet article fait partie d'une série de réflexions sur les investissements privés et la création de richesse. Ces articles répondront aux questions suivantes:

Introduction
Comment une société de croissance génère-t'elle autant de valeur ?
Qu'est ce que la théorie d'affaire et pourquoi est-ce si important ?
Comment déterminer la valeur d'une société de croissance ?
Une société de croissance doit-elle être technologique ?
• Qu'est ce qui détermine le succès d'une société de croissance ?
• Comment reconnaître une société de croissance ?
• Quelle stratégie d'investissement choisir ?
• A quel stade investir ?

mardi 3 mars 2009

Placements et couverture de risque

C'est un sujet récurrent. Oui il faut investir, il faut "prendre des risque" (dixit René Ricol, médiateur du crédit, ce matin), car l'investissement crée l'activité et la croissance du patrimoine en dépend (en plus de la croissance tout court). Cela ne veut pas dire cependant que ce risque ne peut être couvert. Comme on couvre un risque physique avec une assurance, il existe des mécanismes pour faire de même avec ses placements.

Le premier de ces mécanismes, c'est le gouvernement lui même qui nous le donne. Depuis la création du PEA, la loi Dutreil, la loi TEPA, les aides fiscales sont des outils de couverture (ou d'incitation dans le cas du PEA) de risque. Prenons la loi TEPA par exemple, si vous êtes redevable de €15000 d'ISF et que vous investissez €20000 dans une société éligible (en direct), vous n'avez plus à payer votre ISF. L'état vous permet donc de convertir votre impôt en actions. Dès la souscription, vous avez récupéré 75% de votre placement, c'est la meilleure des couverture possible. Vous ne risquez plus donc que 25%, c'est à dire €5000. Avec la loi Dutreil, c'est la même chose au niveau de l'IR, mais sur 25% de votre placement et sur quatre ans si vous dépassez un certain seuil.

Vous me direz qu'il manque encore le complément. S'il n'est pas nécessaire ni parfois possible de couvrir la totalité du risque, il existe des produits financiers qui peuvent le permettre dans certains cas. En complément d'un placement en direct en loi TEPA par exemple, vous pouvez souscrire à un placement avec retour garanti sur les 25% au bout d'un certain temps. Ce placement aura un coût, inférieur aux 25% bien sûr, mais il vous permet d'être serein sur l'avenir et de vous concentrer sur la génération de plus-value qui est l'objectif premier de votre investissement.

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dimanche 1 mars 2009

Attention aux frais cachés de la loi TEPA

Il est un sujet dont on parle abondamment, c'est celui de la fameuse loi TEPA. Pour résumer (il existe un bon nombre de sites sur le sujet), vous pouvez réduire votre impôt ISF de 75% des montants investis dans une PME, une holding ISF ou de 50% dans le cas des FIP, FCPI ou FCPR ISF. La mesure est destinée à injecter des capitaux dans l'économie des PME françaises, notamment dans des sociétés innovantes.

Cet avantage vous permet de limiter le risque de votre placement à seulement 25% (ou 50% pour les FIP) de votre placement. C'est significatif ! Ainsi si vous payez €15 000 d'ISF et que vous investissez €20 000, au lieu de se retrouver dans les caisses de l'état, vos €15 000 seront placés pour vous gagner de l'argent, et au pire ne vous auront rien coûté.

Attention cependant, pour chaque mesure fiscale, il existe des produits financiers qui sont créés uniquement dans ce but sans se soucier réellement de l'objectif de la mesure. Ainsi, les holdings ISF, qui doivent investir au moins 60% des fonds collectés dans des PME, présentent les inconvénients suivants:

  • Si les fonds ne sont pas investis à 100%, le montant de la réduction est plus faible

  • Ces holdings prélèvent 20% pour frais de gestion, ce qui donne une réduction maximale effective de 60%

  • Les 20% de frais de gestion sont perdus, vous partez donc avec un handicap

  • Vous n'avez aucune visibilité sur les placements effectués

  • Votre argent est bloqué pendant au moins 5 ans

La législation est d'ailleurs en cours de modification pour limiter la prolifération de holdings ISF. Les FIP, FCPR et FCPI ont des restrictions encore plus fortes avec une réduction théorique de 50% et réelle (après frais de gestion) de 40%.

Reste le placement en direct dans les sociétés. Le risque demeure car aucun placement de ce type ne peut être garanti. Cependant, considérez les points suivants:

  • L'état garantit 75% de votre placement par la réduction ISF

  • Il n'y a pas de frais de gestion

  • Vous connaissez l'activité et la stratégie de la société

  • Votre placement est libre de cession sur un marché de gré à gré

Vous devez donc vous intéresser de près à la stratégie de croissance de la société, car c'est elle qui vous donne le meilleur indicateur pour votre placement. S'il n'est pas nécessaire de comprendre le coeur de métier de la société, assurez-vous toujours de saisir et valider le mécanisme de valorisation de votre placement.

Votre conseiller financier pourra vous informer sur les considérations fiscales et patrimoniales, mais seule une présentation de la société pourra vous assurer de bien comprendre la stratégie de placement.

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