samedi 28 novembre 2009

Valorisation par Capitalisation ou Valorisation Commerciale

En ces temps de crise, il est important, avant de faire un placement, de comprendre la stratégie financière d'une société. En effet, ce qui fait la valeur d'un placement, c'est ce qu'il pourra rapporter, soit en dividendes, soit par plus-value. Dans le cas de placements de croissances, c'est bien sûr la plus-value qui est recherchée. Celle-ci n'est pas aussi simple à assurer qu'il n'y parait.

Il existe deux types de sociétés de croissance, celles à valorisation commerciale (c'est le modèle le plus connu) et celles à valorisation par capitalisation (c'est le modèle qui engendre la plus forte plus-value). La première se base sur un ratio de valorisation appelé Price Earning Ratio ou PER, signifiant "coefficient de capitalisation des bénéfices". Il consiste à déterminer la valeur d'une société par rapport à son bénéfice. Comme tous les ratios, le PER est un indicateur, pas une preuve, c'est juste un outil d'évaluation. Il est souvent un indice des bulles spéculatives (mais pas seulement, et pas tout le temps). Il n'y a qu'à voir les PER actuels de la bourse à Wall Street (largement au delà de 100) qui indiquent un probable nouveau crash...

Le second modèle se base non pas sur les résultats commerciaux de la société, mais sur ses actifs. Dans ce cas, la société a comme objectif de valoriser ses actifs et au lieu de vendre ses produits, les déploie auprès de clients (souvent bien ciblés) afin de prouver leur valeur. Il en résulte un chiffre d'affaire résiduel par royalties (licences d'utilisation), mais celui-ci n'est pas la source de financement de la société, contrairement aux sociétés à valorisation commerciale. Ces sociétés doivent donc avoir des coûts opérationnels très faibles (sinon, elles auraient un problème rapide de liquidité), ce qui s'applique bien au modèle de développement avec des déploiement ciblés et non massifs. Le financement de ces sociétés vient donc de capitaux extérieurs, souvent lors d'augmentations de capital.

L'avantage d'un tel modèle, c'est que la société n'est pas dépendante du marché, donc particulièrement utile en temps de crise, qu'elle ne fait pas appel au financement bancaire qui ne s'applique pas à la capitalisation et enfin qu'elle peut assurer sa croissance au rythme de ses entrées en capitaux. Il faut par contre qu'elle adopte des méthodes de développement et de suivi comptable rigoureuses car la législation dans ce domaine est très stricte : ne capitalise pas ses coûts de développement qui le veut ! Il faut notamment prouver que la société fait du développement et non de la recherche, ce qui implique un déploiement assuré auprès de clients stratégiques.

La valorisation des actifs est naturellement supérieure sur la durée à la valorisation du résultat qui est beaucoup plus variable (avec des hauts et des bas) alors que les actifs s'accumulent. Elle convient donc bien à des placements de croissance long terme comme l'exigent les placements défiscalisés IR et ISF des lois Dutreil et TEPA.


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